Après la caméra, le carnet et la trousse bien remplie, c'est un petit nouveau qui se joint au voyage : le polaroid. Qu'il vente ou qu'il pleuve notre polaroid ne nous lâche plus.
Médium particulier, l'immédiateté de ses clichés et le risque d'éhec lui donnent un cachet très particulier. Autant que le dessin, la photo ou la vidéo, le polaroid fait partie entière du projet 37Degrees à travers le monde. Notre histoire avec ce médium “argentique” a démarré avec le modèle 600 de The Impossible project. Ce modèle nous a accompagné dans nos premiers pas à Londres. Premiers tests, premiers ratés, Londres n'est pas connu pour être une ville ensoleillée et son ciel gris nous a donné du fil à retorde. Nous prenions quand même plaisir à jouer avec la chaleur lors du développement des clichés et le flash dans cette ambiance froide de l’automne Londonien.
Mauvais dans les basses lumières le 600 se débrouille malgré tout très bien de jour avec un fort contraste. A nous les bords de la Tamise!
Malgré sa remise à la mode, le polaroid continue d'intriguer même à Londres. Pourtant, cela fait déjà quelques années que le polaroid réapparait sur le marché de plus en plus accessible avec des gammes qui se diversifie. Du polaroid numérique comportant une mini imprimante, au boitier ajouté aux smartphones jusqu'aux plus vieux modèles ; la mode polaroid est en marche. Ce qui nous ravi car The Impossible project a relancé la production de films.
Après nos premières expérimentations, 37Degrees passe à la vitesse supérieur : le SX70 de Mint. Ce boitier contrairement au 600 permet de contrôler le temps de pause grâce à un petit boitier numérique : la time machine. Curieux, nous avons délaissé notre boitier 600 pour se plonger a fond dans des experimentations avec le SX70 Ses premiers pas à Londres sont d'ailleurs très concluants. De plus, l'ajout d'objectifs et en particulier d'un grand angle nous permet d'avoir un vrai contrôle sur l'esthétique de nos clichés.
Autre amélioration, pour ce modèle, des films 2.0 existent à présent et peuvent se développer à la lumière en 10 minutes au lieu de 40. Ce qui augmente les chances d'une bonne qualité de développement surtout en voyage.
Le premier gros voyage de notre SX70 se fait au Vietnam. Ce fut un baptême à taille réelle. 2 mois à plus de 90 % d'humidité ainsi que la mousson ou encore une température variant de 0 a 40 degrés ( plus souvent autour de 40 degrés d'ailleurs ). Le SX70 nous a surpris par sa robustesse.. Malgré les heures en motos et la forte chaleur, nous avons pu l'utiliser à tout moment. Nous sommes parti avec des films couleurs et noir et blancs, et je vous conseil vivement les noir et blanc 2.0. La quantité de détails et la netteté des images est impressionnante. Surtout de nuit, cette nouvelle formule de développement fait des miracles.
A nous les poses longues! Trépied, lampe, light painting, photographie sportive, tout ou presque est permis avec le SX70. 25 boites de films au départ ont à peine suffit pour assouvir mon besoin en cliché !
Sur le terrain, le petit polaroid devient souvent le sujet de beaucoup de questionnements. Objet bizarre, forme peu commune, et un plus de ça le cliché sort de la boite. Bref plein de raison pour que les passants même retissant fassent les curieux.
Le gros atout du polaroid est l'aspect physique qu'il donne aux images. Cela nous a permis à de nombreuses reprises de casser la glace qui nous séparaient des locaux. Un vrai atout pour un voyage en sac à dos! Il met en place un échange sans avoir besoin de la langue car les images parlent d'elles même. La ou de plus en plus, les clichés se monnaient, le partage de la photo polaroid a tendance à émerveiller les premiers concernés.
A la différence avec le numérique pour lequel nous avons tout autant d'affection, le polaroid est un format incertain. Mauvaise température, pellicule défectueuse, mauvaise gestion de la quantité de lumière, action trop rapide... Chaque image est liée a de nombreux facteurs ce que crée sa propre histoire. Une belle manière de raconter son voyage. C'est à travers la complexité des moments captés sujet à la subjectivité du spectateur qu'une histoire se raconte. Chaque image est lié à son interprétation et le polaroid raconte égoïstement sa propre histoire à chaque fois que l'on voit apparaitre le cliché et ses impuretés. Instant éternel, c'est l'histoire qui l'accompagne que évolue avec le temps.